Etape 4 : Torotoro

Il nous aura fallu un peu plus de 4 heures pour arriver au village de Torotoro, la piste est empierrée donc ce n’était pas si pire 😉 mais on imagine bien que le trajet par grosse pluie, quand la rivière sort de son lit, doit vite devenir toute une expédition ! Le voyage est un peu éprouvant mais le paysage est époustouflant.

Nous arrivons de nuit dans le village et nous nous mettons en quête d’un hôtel. Le tour du village est très rapide, c’est tout petit ! Nous poserons donc nos valises à l’hôtel El Vergel.

Comme d’hab’ on commence par ne rien faire 😉 c’est la méthode idéale pour s’imprégner des lieux ! Blague à part, notre premier jour sera consacré à faire le tour du village (comptez 15 min 😉 ), prendre des renseignements pour les balades à faire dans le parc national et chercher un dealer d’internet … et ce sans succès ! Après autant d’activités, nous trouvons un petit coin au bord de la rivière, on assiste aux sessions de lessive, de décrassage des doigts de pieds ou de lavage des bus, le tout avec des produits bien chimiques …

Farniente et tambouille au bord de la rivière !

Toute la région autour du village de Torotoro fait partie d’un parc national, nous devons être accompagnés d’un guide pour y randonner. Le rendez-vous des touristes se fait le matin devant le bureau des guides pour la constitution des groupes. Pour cette première rando, nous partons en direction du canyon. Le chemin est jalonné de traces de dinosaures, cela nous paraît étrange de nous imaginer qu’il y a des millions d’années des vélociraptors ou des stégosaures traînaient dans le coin ! Ces dinosaures ont laissé leurs empreintes dans un sol boueux qui s’est ensuite fossilisé (d’ailleurs « thuru thuru«  en quechua et signifie boue).

Après 45 min de marche tranquille, on accède tout en haut du canyon, la vue est splendide, enfin selon les autres… j’évite de m’approcher trop près du bord, c’est haut, c’est haut ! Nous descendrons ensuite 250m plus bas (là j’essaie de ne pas penser à la remontée). Notre guide nous conduit à travers les rochers vers le site du verger, c’est un espace avec des petites cascades le long des parois recouvertes de végétation, on peut aussi faire trempette dans l’eau !

Mais fini le temps de l’insouciance 😉 il y a 900 marches à remonter ! Le palpitant est mis à l’épreuve pendant 30 minutes, il fait chaud, il fait soif, les aigles et les condors nous survolent… ahhhh on y est !

Avant de rentrer à l’hôtel, c’est passage oblige à la rivière pour un bon pique-nique et au bureau des guides pour prévoir la sortie de demain. Tiens, nous ne sommes plus seuls à l’hôtel ! Cinq paires de chaussures sont rangées sur le palier, on flaire une autre famille 😉

Et c’est donc à neuf que nous partirons pour notre future balade, contact établi avec Céline, Mathieu et leurs trois enfants, Esteban, Malia et Robinson 😉

La journée commence par faire rentrer tout ce beau monde dans le 4×4 du guide (t’inquiète Giovanni, le record est toujours de ton côté !), nous prenons ensuite la direction de la ciudad de Itas, ou la cité de pierre. Il faut 45 minutes pour accéder à ces formations rocheuses assez spectaculaires. Des cavités et des failles ont été creusées par l’eau présente ici, il y a fort fort longtemps (vous apprécierez la précision des informations…) et l’homme s’est amusé à nommer les différentes formations. On peut donc se balader au dessus de la place centrale, visiter le palais, croiser une tortue géante ou un mammouth. On se promène à des dizaines de mètres du sol par endroits, on s’enfonce ensuite dans des cavités, encore une fois on en prend plein les yeux ! Et puis on se prend un peu pour les rois du monde car nous avons le site rien que pour nous.

Nous continuerons de faire connaissance avec nos nouveaux compagnons au bord de la rivière et autour d’un pollo picante au comedor du village. Comme nous, ils sont sur les routes d’Amérique du Sud pendant 6 mois, comme nous ils aiment prendre le temps, pas comme nous ils sont mayennais, mais on en connaît d’autres 😉

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, notre petite troupe repart en direction des siete vueltas. Nous allons grimper sur ces montagnes en forme de vagues qui nous intriguent depuis notre arrivée.

Je ne vais pas vous faire le topo, de la tectonique des plaques, des failles sismiques et tout le bouzin ! Mais le fait est que l’on trouve ici différentes types de roches, beaucoup sont sédimentaires ou volcaniques, cela nous offre une palette de couleurs incroyable, du rouge, du bleu, du vert… Et rappelez-vous qu’il y a eu la mer ici, donc les montagnes sont truffées de fossiles marins. Bon, on nous a un peu sur-vendu le coup de fossiles, mais la rando reste très chouette.

Plus les jours passent et plus on se sent bien ici : il fait super beau, on a pu faire prendre l’air à nos gambettes, les paysages sont splendides, les patrons de l’hôtel très sympas et nous formons une belle équipe de branleurs avec la famille Grandet-Fernand 😉 Les enfants s’éclatent ensemble, pendant que les parents s’organisent un apéro avec les moyens du bord, car le village est ravitaillé par les corbeaux ! Jé était très bien entouré pour son anniv’ (copains + mirabelle).

Au bout de six jours, nous décidons quand même de quitter cet endroit paisible et loin de tout, on doit reprendre un collectivo pour Cochabamba, puis un bus de nuit pour Sucre. Sur le papier, tout coule… juste un petit accroc : panne de mini-bus ! Ça sent la panne d’embrayage et malgré la technique bolivienne d’arrêter le bus dans l’eau et de le rafraîchir, on ne repartira pas avec celui-ci. On ne restera pas naufragés de la route trop longtemps, l’équipe de secours arrive !

Quatre heures de piste empierrée, idéale pour le massage des cuisses et des fessiers, puis pause au terminal de bus avant d’embarquer pour une nuit d’enfer… direction Sucre !

Merci Mathieu pour la photo !

Voici le blog des copains : http://legrandetour.over-blog.com/